Projet alimentaire de territoire : les premières actions !
Des actions concrètes
Ce projet rassemble + de 10 acteurs qui œuvrent à différentes échelles pour :
- Adapter le système alimentaire pour plus de résilience et d’autonomie
- Renforcer l’accès à la consommation des produits durables du territoire
- Accompagner les changements de comportements alimentaires
Soutien à l’installation de maraichers via la mise à disposition de terrains « espaces test », formation à la végétalisation des assiettes à destination des restaurants scolaires, organisation de marché fermier, visites de fermes, élaboration de menus locaux, accompagnement au diagnostic de conversion à l’agriculture biologique, sensibilisation au bien-manger… voici quelques actions concrètes menées à l’échelle du PAT dont l’ambition est d’accompagner et de promouvoir une alimentation durable et locale. Focus sur deux actions réalisées sur le territoire Aunis Atlantique en 2023 :
- le chantier participatif « Ramène ta fraise » à Marans
- les menus locaux dans les cantines
« Ramène ta fraise » débarque en Aunis Atlantique !
Le 23 septembre dernier, c’est la ferme de Saint-Fiacre à Marans qui a accueilli le premier chantier participatif en réunissant plus de 30 participants ! Sur les conseils avisés de Sandrine et Philippe, l’équipe s’est lancée dans la pose de géotextile et la plantation d’aromatiques avant de conclure ce moment d’entraide et de partage sur une visite de la ferme et un repas convivial.
Les enjeux de ces chantiers Coordonnés par le Collectif Fermes Urbaines, les chantiers ont pour objectif d’aider sur une demi-journée les agriculteurs et agricultrices qui ont fait le choix du circuit de proximité et l’agroécologie.
Les habitants sont invités à découvrir les fermes du territoire en prêtant main-forte à des paysans près de chez eux ! Récoltes, plantations, désherbage, taille, construction… les activités proposées sont diverses, selon les saisons et les besoins des agriculteurs.
Nul besoin d’être expert en jardinage ou agriculture, de la motivation et une envie d’aider concrètement celles et ceux qui nous nourrissent suffisent !
Pour retrouver les prochains chantiers : https://www.aunisatlantique.fr/evenements/
Des menus locaux dans nos cantines
Depuis une année, le magasin de producteurs « Les Fermiers du Marais Poitevin » à Saint-Sauveur d’Aunis approvisionne sept cantines du territoire en menus locaux (Charron, Longèves, Marans, Nuaillé d’Aunis, Saint-Jean de Liversay, et le SIVOS de La Ronde – Saint-Cyrdu-Doret). La mise en œuvre de ce projet à l’initiative du magasin a été accompagnée par la Communauté de Communes dès 2022. Le concept ? Les producteurs et les élus et agents en charge des restaurants scolaires se mettent autour de la table pour élaborer des menus communs, en fonction des saisons, des productions mais aussi des besoins spécifiques de chaque école. Le magasin effectue ensuite la tournée des cantines pour livrer l’ensemble des produits nécessaires à la confection de ces
menus.
Si le projet a démarré avec un menu local par mois, la plupart des cantines en proposent aujourd’hui deux, dont un végétarien. L’étape suivante permettra aux restaurants scolaires qui le souhaitent de commander d’autres produits « à la carte » auprès du magasin, via une plateforme en cours de développement.
Pourquoi et comment la mairie s’est engagée dans la démarche des menus locaux ?
Marion Robin : La commune était précédemment engagée dans un contrat exclusif avec une entreprise qui restreignait le choix de produits, offrant par exemple très peu de viande française. Le conseil municipal souhaitait sortir de ce fonctionnement pour offrir aux enfants des produits de proximité. Lorsque la démarche des menus locaux nous a été proposée, cela a marqué une première étape pour s’ouvrir à de nouveaux fournisseurs et à une nouvelle méthode de travail.
Aujourd’hui, nous sommes également mieux équipés pour préparer davantage de repas sur place. Dans le cadre du plan France Relance, nous avons obtenu une aide financière de 15 000€, qui a permis l’acquisition de nouveaux matériels de cuisine (sauteuse, cellule de refroidissement, batteur mélangeur, four de maintien et de remise en température). À l’avenir, lorsque la plateforme sera développée, nous envisageons de commander des produits locaux pour l’ensemble de la semaine et ne plus nous limiter à un approvisionnement tous les 15 jours.
Est-ce que la démarche a été facile à mettre en place ? Quels freins avez-vous rencontré ?
Marion Robin : Au départ, c’est la maîtrise du coût qui nous inquiétait, mais aujourd’hui nous constatons que la transition vers un menu végétarien par semaine a considérablement contribué à la maitrise de nos budgets.
Laura Migné : Lorsque l’on travaille avec des produits frais, l’organisation est différente, la préparation commence dès la veille. Nous avons adopté ce rythme et cela fonctionne très bien.
Que vous apporte personnellement la démarche ?
Laura Migné : Ce que j’apprécie beaucoup, c’est le fait de rencontrer et de pouvoir échanger avec d’autres chefs de cuisine. Cela est d’autant plus précieux pour moi qui débute dans le métier.
J’ai eu l’opportunité de visiter la Ferme du Bois des Moines à Benon, une exploitation agricole qui approvisionne le magasin fermier. C’est motivant de voir l’éleveur si passionné, je suis contente de servir ses yaourts en sachant comment ils sont produits.
Quels sont les retours des enfants ?
Laura Migné : Nous avons des « j’aime pas », comme toujours, mais nous recevons aussi beaucoup de compliments, ce qui nous motive à continuer de servir des plats avec des produits de qualité. Je cuisine aussi parfois des denrées qu’ils n’ont pas l’habitude de manger à la maison, je les prépare différemment, ce qui leur permet de découvrir de nouvelles saveurs.
Marion Robin : C’est cette approche pédagogique qui est importante à la cantine. Le retour des familles en conseil d’école est positif également.
Avez-vous d’autres actions en faveur de l’approvisionnement local et du « bien manger » ? Menez-vous des actions de sensibilisation auprès des élèves ?
Laura Migné : Nous travaillons avec le Port de Pêche de La Rochelle pour l’approvisionnement en poisson toutes les semaines. C’est souvent du merlu
mais je varie les recettes, les sauces : à la tomate, à la crème, citronné… Les
enfants le mangent très bien.
Dans l’objectif de réduire les déchets à la fin du repas, nous nous organisons
en mode « self » avec les plus grands. Ils choisissent ainsi leurs quantités dans leurs assiettes. En fonction des restes, je revois les grammages pour la fois suivante, avec l’objectif d’inciter les enfants à tout goûter.
On les sensibilise aussi au respect des saisons, en expliquant pourquoi tel
fruit ou tel légume est servi seulement à telle période.