Le risque inondation
UN TERRITOIRE UNIQUE, ENTRE MER ET MARAIS
Le système d’endiguement
Il se compose de plusieurs digues conçues pour défendre une zone contre les inondations et/ou les submersions marines.
Système d’endiguement maritime
• Digue des Mizottes
• Digue Charron Ouest
• Digue Nord Charron
• Digue de retrait Nord Charron
• Digue de retrait Ouest et Sud Charron
• Digue de retrait d’Esnandes
Système d’endiguement de la Sèvre Niortaise
1 : Digue entre Marans et Thairé le Fagnoux
2 : Digue rive gauche sèvre niortaise
3 : Digue rive droite sèvre niortaise
4 : Digue du contreboth de Vix et contre-digue du canal de Vix
5 : Digue du canal évacuateur
6 : Digue du canal maritime
7 : Digue de la renaissance
8 : Digue de Mouillepied et digue du Marais Sauvage
9 : Digue entre Thairé le Fagnoux et les Combrands
10 : Digue entre les Combrands et le passage de la Ronde
11 : Digue entre le passage de la Ronde et les Ouchettes
Le Marais poitevin et ses bassins versants constituent un réseau hydrographique particulièrement dense et complexe.
La Sèvre Niortaise est le cours d’eau principal. Elle prend sa source à Sepvret dans les Deux-Sèvres et traverse ensuite les départements de la Charente-Maritime et de la Vendée avant de se jeter dans la Baie de l’Aiguillon. Elle possède différents affluents en rive droite (la Vendée, l’Autize) et en rive gauche (la Courance, le Mignon, le Curé) entre sa source et son estuaire en baie de l’Aiguillon.
Sur la partie sud du territoire, le cours d’eau principal est le canal du Curé dont le bassin versant représente environ 350 km2.
De nombreux canaux participent également à ce vaste réseau hydrographique,
dont les canaux du Curé de la Banche, de la Brie, de la Brune, du Mignon, le canal de Marans-La Rochelle, le canal maritime de Marans à la mer, le canal Evacuateur…
Ces deux derniers permettent d’ailleurs l’évacuation d’une partie des eaux de la
Sèvre vers l’océan :
- 65% par le canal maritime à travers l’écluse du Brault
- 25% par le canal évacuateur et son écluse
- 10% par la vieille Sèvre à travers l’écluse des Enfreneaux
Ce réseau hydraulique est régulé par la présence de levées et de nombreux ouvrages de plusieurs types :
• Les écluses qui permettent de réguler le niveau d’eau dans les canaux pour la navigation fluviale et la protection contre les inondations ;
• Les bondes, ouvrages souvent en pierres qui évacuent les eaux des fossés ;
• Les portes à flots qui s’ouvrent et se ferment naturellement à la force de l’eau ;
• Les vannes qui gèrent l’entrée ou la sortie des eaux dans les marais mouillés.
Le Marais poitevin se divise en deux secteurs dont la délimitation est marquée par la mise en œuvre de digues :
• Les marais desséchés, espaces agricoles étendus et principalement occupés par des cultures et des prairies permanentes. Les ouvrages hydrauliques sont conçus pour les protéger des inondations.
• Les marais mouillés forment des paysages bocagers susceptibles d’être inondés par crue ou par engorgement en période pluviale.
Les différents cours d’eau présents sur le territoire, à commencer par la Sèvre Niortaise, peuvent être soumis à des débordements avec des incidences sur les marais mouillés et desséchés localisés à proximité.
COMPRENDRE LES PHÉNOMÈNES D’INONDATION
Le territoire de la CdC Aunis Atlantique est principalement soumis à deux aléas
inondation : l’aléa submersion marine et l’aléa inondation par débordement de cours d’eau. Il existe également un aléa inondation par remontée de nappes.
La submersion marine
La submersion marine désigne une submersion temporaire par la mer des terres situées en-dessous des niveaux des plus hautes eaux marines. Pour une côte équipée d’ouvrages de protection, une submersion marine peut tout de même survenir dans trois situations distinctes et/ou combinées :
- par débordement, lorsque le niveau d’eau est supérieur au niveau de protection des ouvrages existants ;
- par franchissement par paquets de mer, du fait du passage des vagues par-dessus les ouvrages côtiers ;
- par rupture d’ouvrage
Sur le territoire Aunis Atlantique, de nombreux événements tempêtueux ont été identifiés depuis 1738 dont les principaux sont présentés ci-contre.
Les crues ou débordement de cours d’eau
Avec l’action de pluies répétées, le débordement des cours d’eau peut également provoquer des inondations fluviales de plaines.
Les principales inondations recensées en Aunis Atlantique sont dues aux débordements de la Sèvre Niortaise. Les crues dans les marais sont liées à leurs rôles de réceptacles, à la pluviométrie, l’imperméabilité du sol, les remontées de nappes et la mauvaise gestion des ouvrages hydrauliques.
Les communes du territoire ont fait l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophes naturelles liées aux inondations depuis décembre 1982. Les communes de Taugon et La Ronde sont les plus touchées avec respectivement 6 et 7 arrêtés pour des inondations.
Les remontées de nappe
Les nappes phréatiques sont alimentées (rechargées) par l’infiltration d’une partie de l’eau de pluie qui atteint le sol. Leur niveau varie en fonction de la saison. Si des évènements pluvieux exceptionnels surviennent et engendrent une recharge exceptionnelle, le niveau de la nappe peut alors atteindre la surface du sol et provoquer une inondation « par remontée de nappe ».
Les inondations par remontées de nappes se produisent lorsque le sol est saturé d’eau et qu’il arrive que la nappe affleure. Ce phénomène concerne particulièrement les terrains bas ou mal drainés et peut perdurer. Sur le territoire Aunis Atlantique, l’aléa concerne principalement les zones de marais et celles situées à proximité des cours d’eau notamment en tête de bassin versant du Curé et du Mignon.
Novembre 2023 : que s’est-il passé ?
Une pluviométrie exceptionnelle de l’ordre de 400 mm de mi-octobre à mi-novembre a provoqué des niveaux excédentaires des différents cours d’eau qui rappellent historiquement les grandes crues de l’hiver 1982.
Ces crues sont des phénomènes naturels et récurrents dans le Marais poitevin, habitué à accueillir les eaux de pluie du bassin versant. Le risque rencontré avec de tels niveaux d’eau c’est que les marais dits mouillés se déversent dans les marais desséchés à certains endroits où l’eau a pu franchir les digues.
Les tempêtes Ciaran et Domingos, associés aux forts coefficients de marées de fin octobre ont également participé à la montée des eaux en rendant difficile l’évacuation à la mer. En effet, l’eau du marais se déverse en Baie de l’Aiguillon, et ce uniquement à marée basse. Cette évacuation dépend des coefficients de marées et des vents.
Le débit de la Sèvre Niortaise qui alimente en grande partie le Marais poitevin a été par moment quatre fois supérieur à celui qui peut être évacué dans l’océan !
Le débordement du canal du Curé a provoqué des inquiétudes du fait d’une fragilité de la digue du Plan Marais à Nuaillé d’Aunis qui ne parvenait plus à
jouer son rôle. Le marais Saint Michel s’est rempli et les exploitations agricoles situées au sud de Marans ont dû être mises en sécurité.
En déficit jusqu’au début du mois d’octobre après des mois de sécheresse, les ressources souterraines en eau se sont chargées grâce à ces épisodes pluvieux. Situées entre 10 et 20m de profondeur, les nappes phréatiques de surface sont les premières à récupérer l’eau et par débordement ont pu provoquer des inondations, particulièrement sur les terrains bas ou mal drainés. Les fortes pluies ont également conduit à une saturation des bassins de rétention, des dispositifs d’évacuation de l’eau pluviale mais aussi des réseaux d’assainissement.