Portrait : Lucas Rigoland
Loopost, le biodéchet en circuit court
Issu d’un cursus en Génie civil, rien ne prédisposait Lucas à s’intéresser au traitement des déchets. C’est pourtant en 2019, pendant ses études d’ingénieur au CESI qu’il s’entoure d’autres étudiants pour imaginer un projet innovant de collecte des biodéchets en mobilité douce pour en faire du compost et le redistribuer sous forme d’engrais.
« A cette époque on entendait beaucoup de choses sur les réseaux sociaux au sujet des tonnes de déchets envoyées par les européens en Asie du sud-est, je crois que cela a influencé notre souhait de travailler sur le sujet. »
Le constat de départ est simple : 30% des déchets assimilés aux ordures ménagères sont des biodéchets qui sont par nature biodégradables. L’idée des étudiants d’une collecte en zone urbaine des biodéchets compostés selon la méthode Japonaise bokashi reçoit un bon accueil et c’est à ce moment qu’ils décident de créer l’association Loopost (contraction de « loop » boucle en anglais et de compost).
L’avantage de cette méthode est l’accélération du temps de maturation des biodéchets pour devenir du compost et sa bonne adaptation au contexte urbain. Ils imaginent une collecte à vélo des déchets compostés dans des sceaux étanches chez les particuliers avec la création d’une application permettant d’organiser le ramassage. La valorisation du compost se fera par la production et la diffusion aux agriculteurs d’un engrais naturel.
Son diplôme d’étudiant entrepreneur en poche, c’est à l’atelier CYCLAB que Lucas va poursuivre l’aventure Loopost.
A l’Atelier une première expérimentation en conditions réelles est réalisée. La méthode de compostage bokashi est conservée.
« Nous avons créé nos prototypes de composteurs bokashi grands formats à partir de la récupération de bennes de 600 litres au centre de tri de Surgères. »
C’est ensuite à bord d’un triporteur que 600 kg de déchets ont été collectés auprès des restaurateurs et des cantines scolaires. Le compost est coupé d’air et les couches de biodéchets sont alternées avec un mélange à base de son de blé, de mélasse, de sucre de canne et de bactéries.
Pour aboutir l’expérience, contact est pris avec les espaces verts de la ville
de Surgères qui acceptent de tester le compost Loopost.
« Notre objectif c’est bien une logique de circuits courts, on veut montrer qu’on peut pourvoir aux besoins de la ville de Surgères grâce aux biodéchets collectés dans la ville. »
En octobre dernier, Lucas est lauréat du trophée Cyclab de l’économie circulaire dans la catégorie étudiant entrepreneur. L’occasion lui est donnée de poursuivre ses travaux au sein de l’Atelier : une seconde phase de test est déjà envisagée.
Contact
Association Loopost
lrigoland.loopost@agmail.com – 06 33 41 38 48
facebook.com/LoopostLaRochelle